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J'ai découvert le travail de Giacomelli lorsque j'étais aux 2/3 de la Fondation. Le premier regard conduit à se dire un peu connement : "Mais qu'est-ce que c'est que cette tarlouserie ?" mais, très vite, on est happé par la plasticité, le noir et blanc... Giacomelli, autodidacte, est dans son époque, la fin des années 50 en Italie, et forcément on pense à Fellini, voir Pasolini, mais c'est d'un autre regard dont il s'agit.






Malgré les notes biographies existantes, je ne sais pas jusqu'à quel point le travail de Giacomelli est "première intention", je pense qu'il y a quelque chose de très habile aussi, pour ne pas dire "malin", sans que cela soit une valeur négative. En fait, peu importe, en découvrant les autres séries de Giacomelli, j'ai trouvé des réponses, des choix, sur des questions que je me posais.





Le travail sur les séminaristes est éclairé autrement grâce aux autres séries de Giacomelli. Dans un texte, il n'y a pas la même liberté, puisque le temps, le moment où on lit verticalise notre perception. On ne peut pas tout voir en même temps, sauf dans une mécanique d'intrigue, on revient rarement cent page en arrière, pour retrouver une couleur, une émotion, qui éclairera différemment notre perception en cours.





La série de photos sur la vieillesse, les hospices, est sans complaisance. Giacomelli y va frontalement, toujours en restant dans le noir et blanc, là où il cherche le blanc des séminaristes, autour d'eux, il traque l'énergie noire de la mort, des derniers instants, comme un souffle. Pas si éloigné de Tennessee Williams finalement, quand ce dernier dit que tout ce qui est humain est acceptable. Dans l'écriture, la dernière réponse ou question revient à ça : "est-ce que c'est humain ?"

Que des personnages puissent être grotesques et en même temps graves ne devrait pas poser de problème tant qu'on reste d'un point de vue humain. Après, bien sûr qu'il y a le savoir faire, ou pas, du chef au fond de ses cuisines, mais la truc est bien toujours que si c'est humain, si ça dit quelque chose de cette humanité, ça risque d'être intéressant.

"L'intérêt que vous portez à mes photographies est pour moi chose très belle." Mario Giacomelli