Une des rares photos de Buddy Holly sans ses légendaires grosses lunettes noires.
En parlant de l’accident d’avion qui lui sera fatal, John Lennon déclara qu’il s’agissait du « jour où la musique était morte. »
En tant que personnage de la Fondation Popa, Buddy Holly passe son temps enfermé, personne ne le voit, mais le son élastique de l'un de ses morceaux, peut-être "Peggy Sue", peut-être un autre, tourne en boucle de façon entêtante.
La légende veut que la femme de Holly, enceinte, perdit l'enfant à l'annonce de la mort de son mari. Je crois qu'elle vit encore. Je sais qu'une bio non-autorisée, assez noire, est sortie aux Etats-Unis. Elle n'a pas été traduite ici.
Le choix de Buddy Holly me semblait raccord avec la notion de « Ligne claire ». Comme Alan Vega, dans un registre plus urbain, plus post-Vietnam, les accords de Buddy Holly, aussi simples soient-ils (et au final, ils ne le sont pas tant que ça ; il y a la même fausse simplicité harmonique ici, avec les grilles d'accord de Brassens) peuvent tourner en boucle sans fin...
Les accords magiques... Il y a une vieille légende qui parle de ça... Ainsi les accords fondamentaux du « Walk on the walk side » de Lou Reed seraient les mêmes, mais pas dans la même tonalité, que ceux de « la Bamba » du mexicain Richie Valens dcd dans le même accident d'avion que Holly), eux-même hérités d'une musique espagnole du Moyen-âge...
Pour en revenir à Holly, sa richesse provient aussi du fait qu'il passa par toutes les étapes (comme Roy Orbinson par exemple ) : Chorales d'église, bouseux country, blues, rockabilly, jusqu'à des enregistrements surprenants avec grand orchestre, quand sa maison de disque l'encouragea à trouver une autre orientation.
Lorsqu'Holly se sépara des Crickets, il glanda un moment à New-York où travaillait sa fiancée. Là, il se frotta à des cours de l'Actor's studio, fréquenta Eddie Cochran, chercha dans la musique noire...
Ses maquettes d'appartement (voix, guitare sèche, magnéto deux pistes) ont été ré-éditées en cd sur un label japonais. On les voit parfois passer sur e-bay.
Ses maquettes d'appartement (voix, guitare sèche, magnéto deux pistes) ont été ré-éditées en cd sur un label japonais. On les voit parfois passer sur e-bay.
Et puis il y eut cette tournée à deux balles, conditions de secondes zone et Holly, fatigué, propose de louer un petit avion, joue au sort sa place, la gagne, donne en échange son duvet au musicien "perdant" pour qu'il survive au chauffage défectueux du car de la tournée, et encore ça : une tempête de neige dans l'aube, un pilote débutant...
À la mort de Holly, son producteur remastérisa les bouts de bandes retrouvées dans l'appartement, y ajouta des instruments, et "Peggy sue got married" et quelques autres, retrouvèrent le sommet des charts.
Des Beatles aux Rolling Stones, d'Alan Véga à Bruce Joyner ou Alain Bashung, la musique de Holly a nourri pas mal de monde.
Sans doute est-ce propre à ces générations mais il y a un doute quand à ce qu'aurait pu devenir la musique s'ils étaient encore là… Des projections possibles, des avenirs sans fin. Quand Hendrix ou Joplin disparaissent, on peut voir le chemin possible… C'est beaucoup plus complexe en ce qui concerne Holly, Cochran, Otis Reading et quelques autres…
Pour moi, la musique de Holly, dans ce qu'elle a de meilleur, est un petit coquelicot qui ne peut pas mourir.
On peut visiter la fondation Buddy Holly en cliquant sur ce lien