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Si le personnage de madame Pompidou est la Castafiore de la Fondation Popa, le majordome Simon un Nestor en plus inquiétant, le peintre Raymond Lemerle est, quant à lui, un Capitaine Haddock, mâtiné de Séraphin Lampion à bretelles.
Pour Lemerle, je me suis inspiré du plasticien Maurice Lemaître, dont j'ai été proche un moment...Comment vous présenter Maurice sans trahir, sans être mal compris... Tout échappant à ses terribles, et légendaires, poursuites en justice...





Maurice Lemaître, aka Moïse Bismuth, enlevant son sonotone dès qu'un contradicteur l'ennuie, Maurice Lemaître filmé par Orson Welles, Maurice Lemaître bougeant ciel et terre pour Céline quand celui-ci est condamné à mort et que ses "grands admirateurs",alors moins nombreux, hésitent à prendre sa défense ; Maurice Lemaître organisant des projections de cinéma au Quartier Latin avec des écrans noirs en guise de films, tandis que des comparses déversent des sceaux d'eau sur les spectateurs, avant que tout le monde se retrouve au commissariat du coin... Maurice Lemaître enregistrant un twist Lettriste, Maurice Lemaître faisant retirer ses toiles de Beaubourg parce qu'elles sont mal accrochées, Maurice Lemaître embauchant un jeune secrétaire du nom de Raphaël Sorin...




Certains disent que Lemaître a posé les prémices du Situationisme et que les films de Debord et Godard ne sont qu'une mise en pratique des théories de Lemaître... Sans doute un peu plus compliqué... N'empêche : aujourd'hui, quand je regarde une toile de Lemaître, je repense à ce soir de réveillon...
Il était tard, même pour un soir de réveillon, et on étaient tous les deux à l'écart, en commençant à piquer du nez. Soudain, Lemaître se redressa en me faisant un clin d'oeil  : "On a bien rigolé, hein ?"