J’aime cette photo parce que pour moi c’est une vraie photo d’écrivain… Sans rire… Quand j’écris, je me voix comme ça ; quand j’entends un écrivain que j’aime, je l’entends comme ça.

Que regarde Goodis, le facétieux, l’obscur, le faible, quand il regarde face à cette fenêtre… C’est sans doute sa chambre de garçon, chez sa mère... Non, la saccoche sur le lit me dit que non... Un appart, un hôtel... Non, un appart pas top... New-York... Bof... Philadelphie... Je crois que c'est là d'où il venait... Le son de Philadelphie... Voix noires hautes perchées plein d'orchestration de cordes derrière...

Quand et comment est venue cette envie d’écrire… Je vous évite le « tout petit, j’écrivais déjà dans les marges de mes cahiers de maternelle ». Je sais seulement que cette photo illustrait le bouquin de Philippe Garnier – écrivain, témoin, rapporteur de passé important pour moi - sur Goodis.
Je ne sais pas si j'aimerais connaitre Philippe Garnier en vrai - quelque chose me dit que non - mais je sais que je dévorais la plupart de ses papiers dans un mensuel de rock, il y a longtemps.

Ma première tentative d’écriture a été de recopier presque tout un bouquin de Goodis à la main, pour comprendre comment on faisait… Oh, eh, bien ça faisait mal à la main (gauche) et mal à la tête, voilà ce que ça faisait… Mes premières migraines ophtalmiques remontent à cette époque là…

Le très beau film de Jules Dassin, « Les Forbans de la nuit » résume le mieux les caractéristiques des personnages de Goodis… Je ne sais même plus si c’est adapté d’après un roman de Goodis… Il y a le Truffaut aussi, avec Aznavour et Marie Dubois.
Dassin est tricard aux US, Mc Carthysme oblige… Il tourne ce film à Londres avec Richard Widmark, Gene Tierney – alors déjà dans son crépuscule – et le lutteur Grégorius.

Chez Goodis l’homme est le sexe faible, le sexe et le mental… Joueur et perdant… C’est toujours la femme qui dirige, qui à de la poigne, qui « redresse « la situation tandis que l’homme n’en finit pas de se débattre dans ses mauvais rêves, dans ce « dark passage » où le garçon n’arrive pas à passer à l’étage « homme »…
Je ne suis pas très sensibles aux « histoires » de Goodis, à sa façon de raconter, il est plus dans le latéral que dans le vertical. C’est aussi une de raisons qui fait qu’il a souvent été mal adapté au cinéma.
Il y a une autre donnée assez importante chez Goodis sur le racial, la notion de caste, de frontières difficilement franchissables… noirs, juifs, Wasp… C’est un univers de dépression latente.

L’écriture comme avenir… Dès fois, j’ai ça en tête : est-ce que ce que j’écris est une façon de conjurer ma peur de l'avenir…

Bien sûr, demain, je dirais exactement le contraire, etc…


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