Ecrire, c'est beaucoup de souffrance... Regardez comme je souffre, oh-la-la-lala... D'ailleurs, là, en ce moment, derrière chacun de ces mots, putain, comme je souffre... C'te blague... Personne ne nous a rien demandé et peut-être qu'elle vient de là notre souffrance d'auteurs si douloureux... Ce bouquin est très bon et vous ne l'aimez pas ? Comme c'est grave, la vache...Ce bouquin est une merde et c'est très grave ? ... Bah, non, désolé, pas pour moi. Ce qui est grave c'est quelqu'un qu'on aime et qu'on reverra plus parce qu'il s'est fait écraser, c'est des gens qui vont se prendre une bombe pleine face sans même avoir le privilège de savoir pourquoi...

Après mon cinquième roman "Pourquoi les femmes n'aiment pas les petits garçons", il y a eu un gros coup de fatigue... Après le sixième "De l'autre côté de la baie" chez Calmann, il y a eu l'envie de tout arrêter... L'écriture jusqu'à l'écoeurement... Encore plus, en travaillant en force pour essayer de sauver le scénario d'un copain et de se retrouver engluer dans des histoires qui vous concernent pas... Mais voila, last night un bouquin a sauvé ma life et Roberto Bolano est arrivé avec son écriture pleine de mauvaise foi, de folie, de sens caché, de couleurs, de l'humain, du drôle, et surtout de l'oxygène. Je l'aime.



Je ne peux pas passer mon temps à lui dédicacer mes bouquins, ça deviendrait bizarre, je l'ai fait avec "de l'autre côté"... J'ai aimé "Nocturne du Chili" pour sa mauvaise foi vénéneuse, ces personnages épris de vérité, avides de redonner une logique à leur histoire, celle de leur pays, un sens à leur culture, ces naïfs, ces curés qui cassent une conversation philosophique pour proposer à leur hôte d'aller l'enculer aux chiottes, ces enterrements grotesques, cet épervier nommé "tagueule", ces militaires chiliens ne sâchant plus s'ils doivent boire leur thé avant d'aller torturer, ou après, ces aviateurs nazi descinant des horreurs dans le ciel... Bunuel, encore, la rigolade surréaliste...



En lisant "nocturne", certains personnages avaient le visage de Fernando Rey, l'un des acteurs fétiches de Bunuel, le même sens de la mauvaise blague, l'énormité du bout des lèvres... Un peu plus de vie en somme.
faites-moi rire.

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