Je crois que le personnage de "la femme qui écrit", la mère de François, double de Metzler, me vient aussi de l'empreinte de Jean Rhys. C'est ma mère qui m'a fait découvrir cet écrivain avec son roman "Quai des Grands Augustins". Avec le temps, Rhys est devenu un de mes auteurs préférés. Lorsque je relis ses nouvelles, je suis toujours soufflé par la force et l'économie de moyens, de mots. Même si j'aime Trunan Capote, lorsque Rhys vient sur son terrain, elle a un truc qui semble venir de plus loin, peut être plus universel.







J'ajoute cette photo d'elle même si elle est peut-être moins forte parce qu'il y a un truc violent à figer quelqu'un dans ses blessures, ses failles, le fixer comme un vieux papillon comme on peut le voir faire avec Selby ou Bukowski. Un truc qui consisterait à dire : "c'est parce qu'ils sont déchus, alcolos, toxicos, qu'on les aime bien..." Je trouve que ça part toujours d'un regard suspect, pour ne pas dire crasseux.







Je ne sais pas si j'aime Virginia Woolf même si je sais son importance. Ce que je sais par contre c'est que Céline au gré de ses notes trépigne plusieurs fois en évoquant l'écriture de Woolf, comme si il ne supportait pas en fait de lui devoir quelque chose... Ce qui est pourtant le cas... Céline, pour le style, ne part pas de l'impulsivité, il la travaille, génialement, mais dans les racines de son rythme - il y a le jazz, l'électricité, la modernité industrielle noire et grise, la tripaille des charniers -, il y a une rythmique très précise, notion de vagues qui reviennent, qui usent, qui déposent, et ça Céline sait bien chez qui il en a trouvé l'origine. Rigolo aussi de constater que parmi les contemporains qui se réclament d'une écriture céliniene - où le "je chie partout" se substitue au " je suis partout" - le seul à ne pas verser dans la copie ou dans une hystérie masculine faussement visionnaire (thémas foireuses au choix : les arabes sont dangereux, l'ordre chrétien doit se ressaisir, mieux vaut Bush que Ben Laden, j'ai une bite et c'est de la faute des femmes, je suis le meilleur et j'en rigole tout seul) le seul qui utilise stylistiquement l'apport célinien, à la bonne hauteur, est probablement Philippe Sollers avec son "Femmes"...Femmes... Tiens, comme c'est bizarre... "L'homme écrit gràce aux femmes là où une femme écrit à cause des hommes"... Je suis pas bien sûr de celle-là et je suis pas bien sûr de ce qu'elle induit. Je préfèrerais entendre qu'une femme écrit pour elle et parce qu'elle a envie... Maintenant, c'est vrai, que j'ai toujours constaté, chez les auteurs que je connaisais, et pour ceux que j'aimais lire en tout cas, il y avait généralement une femme pas très loin... Pas très loin du tout même...












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