Il y a ça aussi, quand j'écris pour moi, j'écris à la voix, à la respiration. Parfois je m'amuse à lire le texte à la Pagnol, à la Jean Servais, à la Guitry, etc...
La diction de Pagnol éclaire son texte, lui donnant un supplément de profondeur... Avant, je voyais Pagnol comme un auteur scolaire, le genre de truc qu'on n'a pas envie de relire. Il y avait Giono, le tourmenté, et Pagnol le « facile »... Je pense presque le contraire aujourd'hui. Giono me gave assez vite et je pense qu'il y a une générosité, une profondeur chez Pagnol que je ne soupçonnais pas.
J'ai redécouvert Pagnol par le biais des bonus DVD, lorsque son petit fils les a ressortit il y a quelques années. Dans chaque DVD, il y a des enregistrements sonores sur les conditions de préparation de ses films. Beau. Parfait.
Dans un registre plus "mondain", la timbre et la diction de Guitry ne sont pas mal non plus. Son premier film "Le Roman d'un tricheur" est tout simplement le premier film à la voix "off" de l'histoire du cinéma. On sait, depuis, qu'il impressionna des réalisateurs aussi innatendus que John Ford, Orson Welles ou, encore, Jean renoir. Le DVD doit (enfin) sortir dans l'hiver 2007.
Lorsqu'elle revient de croisière, le personnage de madame Pompidou accoste dans la baie de Saint-Jean, à quelques pas de Monaco... De l'autre côté c'est l'italie, Vintimille et ses côtes proches des films italiens des années 50 mais, ici, sur cette partie de la French riviera, c'est le technicolor de Hitchcock... Se demander la part d'influence du lieu, de la lumière, de la vue, sur ce qu'on écrit...